Blalè, le guerrier baoulé qui défia la colonisation française

Au tournant du XXe siècle, alors que la Côte d’Ivoire subissait l’expansion coloniale française, un homme incarna la résistance farouche du peuple baoulé : Blalè, surnommé « l’homme de fer ». Chef des N’Gban du Sud, il mena une lutte acharnée contre l’administration coloniale, refusant la soumission et défendant l’autonomie de son peuple.
Un chef déterminé face à l’oppression
Né vers 1833 à Ouossou, Blalè, de son vrai nom Akafou Boularé, devint le chef des N’Gban, un sous-groupe baoulé réputé pour son esprit indépendant. Dès les premières tentatives françaises de s’imposer dans la région, il s’opposa fermement à la politique de désintégration des structures traditionnelles menée par le gouverneur colonial Henri Roberdeau. Ce dernier cherchait à affaiblir le royaume baoulé en fragmentant ses entités politiques pour y placer des chefs soumis à l’autorité coloniale.
Une résistance acharnée
Entre 1898 et 1901, Blalè organisa une résistance armée dans les régions de Didiévi, Toumodi et Tiassalé. Surnommé « Blalè », signifiant « fer » en baoulé, en raison de son invulnérabilité aux armes traditionnelles, il mena des guérillas avec des combattants issus des N’Gban, des N’Zikpli et des Agba-Katchénou. Sa détermination inspira d’autres mouvements de résistance, notamment celui des Nananfouè de Yamoussoukro, qui, entre 1902 et 1911, défièrent à plusieurs reprises les forces coloniales.
Capture et exécution
En 1902, Blalè fut capturé lors d’un guet-apens orchestré par les autorités coloniales. Il fut emprisonné à Toumodi et exécuté en juillet de la même année sur ordre du capitaine Bastard, un officier colonial réputé pour sa brutalité. Sa mort marqua un tournant dans la résistance baoulé, mais son héritage perdura.
Un héritage durable
Blalè demeure une figure emblématique de la résistance à la colonisation en Côte d’Ivoire. Son combat pour la liberté et la préservation des structures traditionnelles baoulé est célébré comme un symbole de courage et de détermination face à l’oppression. Son histoire, longtemps méconnue, est aujourd’hui reconnue comme un chapitre essentiel de la lutte pour l’indépendance et la dignité du peuple ivoirien.