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La bataille du Kansala

La bataille du Kansala ou bataille finale (mandinka : Tourban Kello) ou siège du Kansala était un engagement militaire entre les forces de l’empire Kaabu et l’imamat de Fouta Djalon. La bataille a mis fin à l’hégémonie mandingue sur la côte atlantique de l’Afrique existante depuis l’empire du Mali.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, la Sénégambie vit l’invasion des territoires Bainouk et Diola par les conquérants Manding en vue de l’expansion de l’empire Manding. A la fin du XVe siècle entre 1470 et 1790, l’empire du Mali est gravement menacé par des vagues peules très guerrières qui vont conduire au démantèlement de l’empire Manding en Sénégambie. Un territoire a réussi à perpétuer l’hégémonie Manding, c’est Kaabu. Une  tribu peules a néanmoins réussi à s’implanter au sud de Kaabu, c’est le Fouta Djalon. Après la révolution islamique menée au Fouta Djalon par les Peuls en 1725, le nouvel État théocratique entouré de peuples animistes parvint à s’imposer définitivement dans la région en 1774.

Selon l’historien Djibril Tamsir Niane, Kaabu comptait 25 000 soldats, dont la moitié étaient présents directement dans la capitale de Kaabu où s’est déroulée la bataille de kansala. Suite à l’appel du « mansaba » Dianke Wali pour accueillir l’invasion peule.

Le Fouta Djalon aurait mobilisé 12.000 cavaliers selon le même auteur, repartis dans tour le  Kaabu dont le plus grand nombre a été fixé à kansala la capitale de Kaabu.

 

 

Les forces d’Alfa Molo ont encerclé la forteresse de Kansala pendant un mois ou trois mois, selon les différentes sources. Aucun des deux camps ne tirerait un coup de feu (les deux camps étaient armés de mousquets à ce stade). Selon la légende, Abdu Khudus, un éminent marabout de Timbo, a déclaré à Alfa Yaya que le camp qui tirerait en premier perdrait la bataille. Dans les rangs mandingues, un marabout résident nommé Foday Barika Drammeh a dit la même chose à Mansaba Waali. Les nyancho étaient furieux de la simple présence des Peuls et pensaient que ne pas attaquer était de la lâcheté. Le 13 mai, quelqu’un (apparemment du côté mandingue) a tiré le coup fatal qui a déclenché la bataille. L’histoire est probablement apocryphe et vise à mettre en évidence l’orgueil et l’arrogance associés aux aristocrates de Nyancho.

 

 

Pendant onze jours, les Peuls, qui ne pouvaient amener leur cavalerie contre les murs de la forteresse, furent tenus à distance. En fait, la seule victime de cavalerie de la bataille a peut-être été un Mandingue nommé Faramba (général) Tamba de Kapentu qui a quitté le Kansala avec seulement sa canne pour chasser les Foula «hautains». Il a été piétiné à mort par un cavalier peul. Les récits mandingues sont d’avis que les Foula ont fait de nombreuses victimes et des centaines de leurs fantassins ont été décapités alors qu’ils tentaient d’escalader le mur avec des échelles.  Ils n’ont pas réussi à entrer dans la ville jusqu’à ce que Mansaba Waali, convaincu que le nombre d’ennemis était insurmontable, a ordonné l’ouverture des portes. À ce stade, les femmes mandingues ont commencé à se suicider en sautant dans des puits pour éviter l’esclavage. Mansaba Waali a ordonné à ses fils de mettre le feu aux sept magasins de poudre à canon du Kansala une fois que la ville était pleine d’ennemis. Six ont été enflammés avec succès, tuant tous les défenseurs mandingues et environ 8 000 membres de l’armée d’Alfa Yaya.

La chute du Kansala marqua la fin de l’empire Kaabu. L’armée peule avait si bien encerclé le Kansala que les villes voisines ne pouvaient être averties de l’invasion. Ils n’ont été avertis que par le bruit de l’explosion des magasins de poudre à canon du Kansala. Le territoire de Kaabu était divisé en deux affluents qui devaient allégeance à Fouta Djalon. La victoire d’Alfa Molo est considérée comme à la Pyrrhus dans la mesure où la majeure partie de son armée est morte sur les murs du Kansala ou dans son explosion. Au total, seuls 4 000 soldats sont revenus de Kaabu. Alfa Molo a continué à gouverner la région qu’il avait conquise et a établi sa capitale à Labé. Il est devenu plus ou moins autonome de Fouta Djalon tout en maintenant des liens étroits avec Timbo. Son royaume et un Fouta Djalon sévèrement affaibli tomberaient sous la domination française après la bataille de Pore-Daka en 1896.

 

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