Mozambique: Le Massacre de Wiriyamu par les forces portugaises en 1972

Le massacre de Wiriyamu ou opération Marosca était un massacre de la population civile du village de Wiriyamu au Mozambique par des soldats portugais en décembre 1972.
Le 16 décembre 1972, la 6e compagnie portugaise des commandos du Mozambique tua les habitants du village de Wiriyamu, dans le district de Tete. Surnommé le « massacre de Wiriyamu », les soldats ont tué entre 150 (selon la Croix-Rouge) et 300 (selon une enquête beaucoup plus tardive du journal portugais Expresso basée sur des témoignages de soldats) des villageois accusés d’avoir abrité des guérilleros du FRELIMO.
L’action, baptisée « Opération Marosca », a été planifiée à l’instigation des agents du PIDE / DGS et guidée par l’agent Chico Kachavi, qui plus tard a été assassiné lors d’une enquête sur les événements. Cet agent a dit aux soldats que « l’ordre était de tous les tuer », malgré le fait que seuls des civils, femmes et enfants compris, ont été retrouvés. En effet, toutes les victimes étaient des civils.
Le massacre a été raconté en juillet 1973 par le prêtre catholique britannique, le père Adrian Hastings, et deux autres prêtres missionnaires espagnols.Certianes personnes ont affirmé que les massacres allégués par les forces militaires portugaises avaient été fabriqués pour entacher la réputation de l’État portugais à l’étranger. La journaliste portugaise Felícia Cabrita a reconstruit en détail le massacre de Wiriyamu en interviewant des survivants et d’anciens membres des commandos de l’armée portugaise, l’unité qui a perpétré le massacre. Le rapport de Cabrita a été publié dans l’hebdomadaire portugais Expresso et plus tard dans un livre contenant plusieurs articles du journaliste.
Le 16 juillet 1973, la Zambie a condamné les massacres perpétrés par les troupes portugaises.
Lorsque Aníbal Cavaco Silva, président du Portugal, s’est rendu en visite d’État dans la capitale mozambicaine Maputo en mars 2008, un journaliste lui a demandé s’il s’excuserait pour la «guerre coloniale», et surtout pour le massacre de Wiriyamu où environ 300 personnes ont été tuées par les forces spéciales portugaises. Il a répondu: «Les gens font l’histoire chaque jour, avec tous ses défauts et ses vertus. Concernant l’histoire, j’essaie d’identifier les faits positifs, car si nous continuons à regarder en arrière, nous perdront l’avenir.»
Le président Cavaco Silva a évité une réponse directe et a plutôt tenté de contextualiser les violences commises par les troupes portugaises pendant la guerre de décolonisation, en tant qu’élément apparemment «normal» d’une histoire universelle de l’humanité. Le journal Jornal de Notícias rapporte également que Cavaco Silva a souligné certains de ses souvenirs positifs relatifs à des séjours précédents au Mozambique
à l’époque du colonialisme. Ce plutôt conservateur et nostalgique point de vue provoque l’étonnement. Cependant, on pourrait également supposer que peut-être que le contexte d’une conférence de presse n’était pas le lieu approprié pour parler d’un tel problème car il ne fournissait pas le bon cadre et préparation des excuses demandées.