Charles N’Tchoréré (15 novembre 1896 – 7 juin 1940) était un commandant militaire gabonais abattu par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Né à Libreville dans une famille noble de Mpongwe, il était l’un des meilleurs élèves de l’École Montfort, mais a dû abandonner ses études à 16 ans pour travailler avec son père au Cameroun allemand. En 1914, Charles a pris un poste dans le cabinet du gouverneur. Il s’est enrôlé en 1916 dans les Tirailleurs Sénégalais et a combattu pendant la Première Guerre mondiale, obtenant une promotion au grade de sergent.
Après une formation et un service supplémentaire dans la guerre du Rif, en 1927, il est devenu l’un des rares soldats africains à recevoir une commission. En tant que commandant des tirailleurs au Soudan français (Mali actuel), il a amélioré la formation militaire des soldats africains. En 1937, N’Tchoréré devint chef de bataillon, et après avoir servi comme commandant de l’École des Enfants de Troupe à Saint-Louis, au Sénégal, il prit sa retraite avec le grade de lieutenant.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, il sortit de sa retraite et prit le commandement d’un bataillon de volontaires gabonais à Bordeaux, devenant plus tard capitaine d’une compagnie de l’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalaise, qui combattit les Allemands sur la Somme. Après trois jours de résistance, la troupe se retrouva avec seulement dix Africains et cinq Européens, et ils se rendirent aux allemands près d’Amiens. Le commandant allemand a refusé de traiter N’Tchoréré comme un officier. Lorsqu’il a refusé d’accepter le manque de respect des soldats allemands, N’Tchoréré a été abattu. Selon l’historien Jean Pierre Richardot, les auteurs étaient du 25e régiment d’infanterie ; le 25e régiment d’infanterie appartenait à la 7e division Panzer sous le commandement d’Erwin Rommel mais Scheck rapporte que la division de Rommel avait avancé beaucoup plus loin de la région.
Le fils de N’Tchoréré, Jean-Baptiste, a été tué au combat dans la même région une semaine plus tard.
Charles N’Tchoréré a un mémorial à Airaines, et en 1962 il a été honoré sur un timbre-poste du Gabon.